1. |
Comme ça brûle
03:08
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comme ça brûle bien
une corbeille pleine à ras
de pages de vieux livres jaunis
comme ça brûle bien
les rideaux synthétiques
quand une tête blanche en furie
se jette dans les flammes.
armé de courage et d’un pagne
le vieux se bat contre le diable
c’est difficile à croire
comme ça brûle ces longs cheveux blancs
la vieille peau à l’air dure à cuire
et je danse noyé dans les cendres
que c’est beau, il fait chaud
Avec la précision parfaite d’un compagnon du devoir
je sais comment faire se dresser les poils
sur ses vieux bras de mâle
il suffit d’enjamber la clôture
avec un sourire en coin
et de crier à l’homme d’âge mûr
qu’il n’est plus bon à rien
Il faut crier à l’homme d’âge mûr
qu’il n’est plus bon à quoi que ce soit
qu’il ne fait plus se dresser de poil
sur ses vieux bras de mâle
alors il sauteras la clôture
en battant l’air de ses deux poings
criant que malgré son âge mûr
il peut me botter le train
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2. |
Les gros
02:21
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Les gros ne mangent-ils pas trop de viande rouge
les maigres ne se cacssent-ils pas d’os quand ils bougent
les gros ne vont-ils pas au paradis des gros
là où les dieux sont des sumo
Je vois en contre-bas toute la cuisine
pourquoi fait-elle aussi sa vaisselle en string
est-ce qu’elle fera toujours au paradis l’amour pour les cureiux qui vivent autour
Grand-père a tué des gens pendant la guerre
est-ce qu’il y pense encore en arrachent ses pommes de terre
les vieux soldats vont-ils au paradis des vieux
là où tout pousse dans la bonne terre
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3. |
Ta mère
01:29
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Oublie cette haleine infâme qui tenait si bien les filles à l’écart
vas-tu embrasser ta mère sur le front
vas-tu embrasser ta mère sur le front
on fait rien de mieux qu’une gousse d’ail au petit déjeuner
sa nettoie les entrailles, ça tue les vers
vas-tu embrasser ta mère sur le front
A gratter comme un sauvage le col de ce joli sous-pull orange
vas-tu embrasser ta mère sur le front
vas-tu embrasser ta mère sur le front
c’est normal que ça démange mais t’es beau comme un coeur
plus très à la mode, mais... pourquoi tu pleurs
Ton cartable a des rouletttes, comme les grands voyageurs
ça fait moins mal au dos
pourquoi tu voudrais ressembler à ceux,
qui n’ont pas de mère pour s’occuper d’eux
vas-tu embrasser ta mère sur le front
vas-tu embrasser ta mère sur le front...
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4. |
Salle d'attente
06:09
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Deux jolis pieds tapotaient le lino jauni de cette salle d'attente
et même si la bienséance me tient à distance
de ces jambes croisées, ces courbes galbées
levé de rideau sur ses dessous, l'ourlet de sa jupe plié
me laisse voir sans me tordre le haut de ses bas.
deux boutons manquaient pour fermer son corsage et
quand elle changera de revue rien ne gênera la vue
Une telle cambrure vaut bien un mégaphone
pour appeler au soulèvement tout un tas d'hormones
tant pis pour la bienséance je tente une avance :
j'ai les sourcils à angle droit et le ton d'un vendeur de voiture
quand je lui dis que mettre un nom sur une femme au charme fou,
dans ce monde sans poésie, m'aide à tenir le coup
la réponse me mit K.O., d'une voix de camionneur
elle me dit s'appeler Bruno encore quelques heures
la prochaine piqure d'hormone signe la fin du protocole
et le juge qui l'a à la bonne changera Bruno en Nicole
Déjà tout enfant j'étais très patient
j'attendais des heures d'être pris dans l'équipe
qu'un faux rebond me donne le ballon
Déjà tout enfant j'étais très patient
On peut bien attendre un jugement quand on aime
Nicole ou Bruno c'est qu'un prénom quand même
Déjà tout enfant j'aimais tout les gens
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5. |
Piscine
04:18
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Quelques témoignages
de condamnés à mort
décrivent à merveille ma propre hantise du sport
Comme tous les maigres un peu pâles je rêve de slip de bain
et de pleurs au bord du grand bassin
Sale petit fils de bourges quel bol tu as
Dis moi tous ces petits tracas
L’eau pique les yeux
entre dans les poumons
il faudra tenir sans la moindre inspiration
Pourquoi les maîtres nageurs poussent dans le dos
des gamins qui s’accrochent au barreaux
Sale petit fils de bourges quel bol tu as
Dis moi tous tes petits tracas
On dirait l’asile
les cris dans les couloirs
ces yeux de reptiles qui me traquent dans le noir
Comme tous les maigres un peu pâles je rêve de slip de bain
et de pleurs au bord du grand bassin
public rempli, d’eau, de remous, de cris
et de tous ces petits tracas
Sale petit fils de bourges quel bol tu as
Dis moi tous ces petits tracas
qui pèsent tant sur ta carcasse
allergique au chlore et je passe
sur des tas d’autres petits tracas
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Alex De Lyon, France
AVERTISSEMENT
Les chansons d’Alex De ne font pas danser, ni rêver, ni bander, ni lever les
doigts en forme de corne, ni bomber le torse.
Elles sont déconseillées aux personnes :
- Présentant des troubles de l’attention
- Ayant envie de taper dans leurs mains ou d’oublier les petits tracas liés à l’existence
- N’ayant pas la patience de lire cette notice jusqu’au bout.
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